En Belgique, la question des archives d’architecture des XIXe et XXe siècles a été traitée de manière tout à fait pionnière, dès 1968, sur base d’une initiative privée, par les Archives d’Architecture Moderne à Bruxelles. C’est aujourd’hui, et de loin, le plus grand centre de conservation d’archives d’architecture en Communauté française. Dans la foulée, s’est créé le Sint-Lukasarchief vzw (Bruxelles) qui a également contribué au sauvetage et à la conservation d’un grand nombre d’archives d’architecture.
Du point de vue des initiatives publiques, l’intérêt pour les archives d’architecture ne s’est jamais manifesté par des règlements distincts de ceux qui contraignent le dépôt d’archives publiques. Ceux-ci n’étant par ailleurs accompagnés d’aucune mesure coercitive ou d’accompagnement, ils n’ont pas eu tout l’effet escompté et, dans le domaine des archives d’architecture en tout cas, bien des lacunes subsistent. Il en est ainsi, entre autres, des concours publics d’architecture dont l’archivage systématique permettrait, par exemple, de révéler, au-delà des solutions retenues, les variantes projetées et les débats qu’ils suscitent.
La question des archives d’architecture préoccupe cependant les Archives générales du Royaume qui possèdent des fonds importants bien qu’ils ne fassent pas l’objet d’un classement spécifique : on les retrouve dans les « cartes et plans » tout autant que dans les « archives de la littérature ».
Il faut à cet égard relever la publication de Mme Anne Libois sur Les archives de l’architecture conservées par l’Etat en Belgique (mais datant de 1974) et, plus récemment, l’importante participation de Mme Andrée Van Nieuwenhuysen -attachée aux AGR- au Manuel de traitement des archives d’architecture XIXe-XXe siècles publié à l’initiative du Conseil International des Archives -section des archives d’architecture.
D’autres organismes publics possèdent des archives d’architecture, dont l’IRPA.
Les Commissions régionales des Monuments et Sites de la Région wallonne (Liège) et de la Région de Bruxelles-Capitale possèdent également des départements « archives » d’une richesse en constant développement.
Depuis peu, le Centre International pour la Ville, l’Architecture et le Paysage (le CIVA à Bruxelles) a marqué son intérêt pour la question des archives d’architectes et participe notamment, dans le cadre du projet européen GAUDI, à « la mise en convergence et [au] développement des archives d’architecture et d’urbanisme » (voir le site http://www.architecturearchives.net) se positionnant aux échelons de la Région bruxelloise et de la Communauté française en tant qu’équivalent d’organismes comme l’IFA en France ou le VAI en Flandres ou le NAI aux Pays-Bas.
Ici et là, d’autres initiatives ont vu le jour, comme celle de l’ISACF - La Cambre -actuelle Faculté d’architecture La Cambre Horta de l’ULB- qui, au sein d’un département « Archives » de La Cambre-Architecture créé en 2003, a entrepris de recueillir des archives en provenance, majoritairement, de ses anciens diplômés, lesquelles concernent essentiellement l’après-guerre 40-45. Il développe, sur ces bases, des activités de recherches à finalités pédagogiques et culturelles mais aussi des travaux de réflexions liées aux questions spécifiques des archives d’architecture.
Au moment de la première mise en ligne de ce site, les chercheurs ont identifié plus de deux cents lieux qui conservent des archives d’architecture en Communauté française Wallonie-Bruxelles. Un des objectifs du présent Guide est bien entendu de les faire connaître les uns aux autres afin qu’un réseau se constitue et permette de partager des savoir-faire et de résoudre ensemble des questions communes comme celles des lieux de stockage, des conditions de tri et de conservation, de la mise à disposition des fonds pour les chercheurs, du sauvetage d’archives menacées, etc.