NOS META-MORPHOSES
Collections du Musée de la Photographie de Charleroi/Marc Mawet
Elle est partie d’un tout référentiel et cohérent, iconique et textuel. L’architecture représente autant qu’elle n’exprime. Elle « parle de » lorsqu’elle s’assigne à une forme de vérité. Elle « parle à » lorsqu’elle ambitionne de convaincre. Elle « parle pour faire » c’est-à-dire qu’elle fait monde, qu’elle fait advenir, passer du non-être à l’être. Elle fait sens, celui qui préexiste comme celui qui advient, conscient ou inconscient. Elle propose des signes, dégage des atmosphères, engage des sollicitations, déictiques, affectives, symboliques. Elle est phénomène, vécu et interprétatif.
Celui auquel on aspire, celui du Pour-soi, expression de l’Homme et de son existentialité, Celui dont on veut témoigner, celui du En-soi, expression des choses telles qu’elles vont, Celui de l’oscillation et de l’ambivalence, du paradoxe des deux premiers toujours réunis. L’architecture comme lieu de prise de conscience et de compréhension.
Et si la photographie engageait à ? Dans l’acte même de « se faire tirer le portrait » dans l’espace, domestique, celui de la vie de famille, d’une certaine représentation du bonheur et de la réalisation ? Qu’est-ce à dire ? Confirmer ou interroger ? A moins qu’il ne s’agisse de laisser croire ou de prétendre... Il y va du contentement de l’âme, en définitive, non ? Pour un instant, pour un instant seulement. Initier l’origine le temps d’une pause.
Pour un instant, pour un instant seulement. Initier l’origine le temps d’une résidence.
Que racontent ces hommes, ces femmes ou l’idée que l’on s’en fait ? De quel théâtre ces lieux sont-ils l’écrin ? Anne-Sophie Costenoble et Tomas Barbera jouent les poètes détectives pour retrouver au château de Thozée un Félicien déchiré, en chair et en âme tandis que les collections du Musée de la Photographie ouvrent un savant album de familles pour libérer des secrets déchiffrables.
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