Dirk Braeckman (Belgique, 1958)

Il semble presque absurde de qualifier Dirk Braeckman de photographe d’architecture, même si la plus grande partie de son travail depuis le début des années 90 a concerné des images d’espaces intérieurs et d’immeubles. Dirk Braeckman parle lui-même de son « architecture » ou de « portraits d’intérieurs ».
(…) Dans son travail, la nature bi-dimensionnelle de la photographie est immédiatement perturbée par les vibrations des surfaces. Elles sont enflées, bosselées, dentelées, plissées, cloquées ou froissées.(…) Dans le monde de Braeckman, l’architecture n’apparaît pas seulement voilée mais, plus que cela, elle semble absente voire superflue. (...) Sans être nostalgique, l’indéniable fascination du photographe pour la détérioration et les patines évoque les histoires et les mémoires qui se sont insinuées dans les sommiers, les joints des papiers peints ou les interstices entre les tuiles. (…) Elle démontre que même la plus triviale, la plus misérable, la plus décrépie des architectures est toutefois capable de contenir des histoires, des souvenirs et des rêves.

Steven Jacobs, extraits de “Skinning Architecture : the Generic Tactility of Dirk Braeckman”