MAXIME DELVAUX



CHIC COREE : UNE FICTION NON BORGHESIENNE.

PIERRE BLONDEL (BE) Sur un sujet photographique de MAXIME DELVAUX (BE)



Extrait du site vigilance/alerte, blog conspirationniste mineur :

"Que la Corée du Nord n’existe pas, c’est aujourd’hui un truisme que personne - de censé - ne conteste. D’autres que nous ont dénoncé, sur d’autres plates-formes, ce qui apparaît comme l’une des plus extraordinaires tromperies de la fin du XXème siècle. Nos lecteurs seront sans doute intéressés de comprendre les raisons de cette fabrication et la part politique de cette gigantesque supercherie.

Notre pâle société occidentale judéo-chrétienne agonisant sur le châlit trouble du capitalisme a toujours eu besoin d’images simplificatrices, enfantines, pour sublimer ses doutes existentiels. Alors on lui en a fourni, à la pelle, de ces archétypes qui peuplent la majorité de la production cinématographique américaine, ces allégories qui, tantôt positives, tantôt négatives, sont fabriquées pour faire pleurer dans les chaumières… ou fulminer au comptoir : l’Amour (absolu, abnégation, romance), la Conquête (force, merveilleux, progrès), la Catastrophe (ruine, douleur, désolation). Et biensûr, le Mal pour la haine, la Peur ou la Répulsion qu’il pourrait inspirer.

Notre triste époque, se délabrant sur les paillettes de la mondialisation, nous livre donc avec régularité et ad nauseam ses fictions, que ce soit le paradigme de l’amour (22/11/1963 : Jackie Kennedy devant son mari pour le protéger des balles), celui de la conquête (21/7/1969 : Premiers pas sur la lune) ou de la catastrophe (11/9/2001 : Twin Towers).

Chez "vigilance/alerte", nous avons dénoncé ces créations, tout comme, depuis maintenant quarante ans, nous alertons sur cette invention majeure, cette fiction créée de toutes pièces, non plus un évènement cette fois-ci, mais un pays tout entier : la soi-disante "Corée du Nord", cet état fantoche imaginé ex nihilo, situé -évidemment - aux confins du monde, dirigé – bien sûr - par une dynastie implacable, jaune comme le sont tous les méchants, cruelle comme le sont tous les jaunes et communiste comme le sont tous les cruels.

Et ça marche ! L’individu, trompé, tremble à l’évocation de ce mal absolu, se laisse abuser par ces deux monarques tout droit issus de l’univers de Bob Morane ou de Black et Mortimer, par ces foules - of course - dociles et disciplinées, par ces villes désertes et aseptisées.

Mais comment expliquer qu’un photographe réputé, ce Maxime Delvaux, dont le prénom évoquerait plutôt l’aphorisme et le nom, le cuir luxueux de vachette, dont on nous dit qu’il est un des meilleurs de sa génération et qu’il a travaillé pour les meilleurs architectes, puisse s’inviter dans cette odieuse mascarade et participer à cette conspiration ?

C’est peut-être justement dans la fréquentation assidue de cette corporation de couleurs de béton et de vendeurs de vent qui, depuis toujours, ont su marier l’art du faux, qu’il nous faut trouver les raisons de cette production affabulatrice.

Passons à l’analyse vigilante de ce qui nous est proposé : un simple coup d’oeil aux quelques images de ce soi-disantPays du mal nous rappelle, quelle évidence, que nous sommes passés dans le monde du virtuel, du fake, et que nous n’avons pas attendu Monsieur Trump pour produire de la vérité alternative.

Ce qui nous frappe au premier regard, devant ces "clichés", c’est évidemment l’absence d’habitants. Qui peuple en réalité cet état imaginaire, qui achète dans ce magasin aux couleurs de bonbonnière, qui travaille dans cette usine aussi désuète qu’une fabrique wallonne, qui emprunte cette route à six bandes dans le matin blafard ou ce chemin de campagne par une douce après-midi de septembre ? Personne, bien évidemment ! Quelques visiteurs sont là, au pied de la cascade, mais si celle-ci a une taille ordinaire - comme celle de Coo -, les malheureux personnages à gauche ne doivent pas mesurer plus de quelques décimètres !

Et c’est aussi une des caractéristiques des images fabriquées par ce Monsieur Delvaux, avec un programme Photoshop prêté par une nièce infographiste : les erreurs d’échelle sont légion. La tour dans l’axe de l’autoroute est trop haute, le fleuve trop large, la boutique trop mignonne, tout comme les visiteurs de la chute d’eau sont des nains. Rien de réel dans tout cela ; heureusement, serait-on tenté de dire, en frissonnant dans les chaumières - ou fulminant au comptoir.

Et pour les lecteurs de notre blog qui seraient tentés d’aller plus loin avec nous vers la dénonciation de cette fable imaginée de toutes pièces par d’aucuns, dans des milieux que nous avons dénoncés ici même en d’autres occasions - notamment quand nous vous avions expliqué que l’attentat du 11 septembre avait été imaginé pour détruire les preuves de la participation des Kennedy dans le tournage au Nevada des soi-disant premiers pas sur la lune - pour approfondir donc, nous livrons ici quelques clés jubilatoires qui feront comprendre où Monsieur Delvaux a puisé son imaginaire de photographe.

Nous avons selon notre habitude enquêté, notamment en nousintéressant à ses fréquentations et plus particulièrement dans le milieu de la jeune architecture.

Nous convions donc nos lecteurs à aller faire un tour sur le site de quelques architectes connus de la scène belge, ces architectes chics très en vogue aujourd’hui qui manient avec art ce qu’ils nomment l’ordinaire.

Ils verront que leur production récente n’est pas sans rappeler les images que ce Monsieur nous dit avoir ramené de Corée du Nord. On retrouve, dans ces immeubles qui flanquent la tour pyramidale de Pyongyang, le même ordonnancement rationnel des fenêtres, les mêmes arbres bas et promeneurs discrets. Même cadrage faisant la part belle au même ciel blanchi, légèrement pollué. Même absence d’ombre pour ces façades austères, rehaussées de couleurs légères où les pastels de rose et de vert se disputent le crème et l’écru, pour encadrer ce chef d’oeuvre de carton-pâte, dont la forme n’est pas sans évoquer une trace maçonnique, ou le symbole des Illuminati. ???

C’est tout le talent de ce "Maxime Delvaux" - existe-t-il vraiment ? -, par ces emprunts à ses amis adeptes du lap-top et du sketch-up, de nous glacer avec ces images banales - quoi de plus ordinaire en effet qu’une ville, un magasin, un paysage, une usine - images qui sont loin d’évoquer cette société guerrière qui, nous dit-on, n’est pas si éloignée qu’on ne le croit, serait à portée de missile, comme on disait jadis à jet de pierre ou portée de gifle.

De plus, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, d’arriver à nous glisser en même temps dans une douce nostalgie, celle d’un monde à jamais disparu, moins complexe mais rassurant, un monde où la société était clairement coupée en deux, entre Occident vertueux aux saines valeurs du capital, décapotables et hamburger double cheese, et Orient fourbe et communiste, index sur le bouton et couteaux entre les dents.

Voire de nous convaincre que si, à l’heure de l’image 3D, le faux pouvait sonner comme le vrai, le vrai peut aujourd’hui apparaître comme faux.

Et pour conclure, qu’il y a deux sens au terme cliché."

MAXIME DELVAUX

Maxime Delvaux est né à Namur en 1984. Il vit et travaille à Bruxelles.

Maxime Delvaux est un photographe d’architecture belge basé à Bruxelles. Il est également enseignant à l’HELB où il anime un atelier de photographie documentaire.

En 2012, il collabore au Projet Post City pour le Pavillon Luxembourgeois de la Biennale de Venise avec les architectes curateurs du pavillon : Philippe Nathan, Yi-der Chou et Radim Louda.

En 2013, il réalise toutes les images du livre « Inventaire#1 » qui présente 25 projets réalisés en fédération Wallonie Bruxelles.

En 2014, il collabore avec les architectes Sébastien Martinez Barat, Bernard Dubois, Sarah Levy et la curatrice d’art Judith Wielander sur le projet du Pavillon Belge de la Biennale de Venise pour lequel Il réalise une recherche photographique sur les intérieurs en Belgique. Les 250 photographies sont publiées dans le livre « Intérieurs, Notes et Figures » et présentées dans le pavillon. Cette même année, son travail sur la propagande par l’architecture en Corée du Nord est présenté dans le pavillon Coréen de la biennale de Venise ainsi qu’au musée de la photographie de Charleroi.

En 2016, il réalise des vidéos pour l’exposition « ENTRER, 5 architectures en Belgique », présentée à Paris, Genève et Londres ainsi qu’une série de photographies sur les skateparks en France présentées lors de l’exposition « Landskating » à la Villa Noailles à Hyères ainsi qu’à Bordeaux.

PIERRE BLONDEL

Pierre Blondel est né à Bruxelles en 1956. Il vit et travaille à Bruxelles.

Il est diplômé en architecture en 1980 au jury central d’Etat. Après deux ans de collaboration au B.A.U.A.I. (Marrakech), il se lance comme architecte indépendant à Bruxelles. Parallèlement, Pierre Blondel est également enseignant à la Faculté d’architecture La Cambre-Horta de l’Université libre de Bruxelles depuis 1993 où il anime un atelier consacré exclusivement au logement. Il donne régulièrement des conférences à ce sujet.

Le bureau Pierre Blondel architectes, actif depuis 1988, s’est spécialisé dans l’architecture du logement groupé en milieu urbain, tant dans la rénovation que dans la construction. Ses projets, reconnus par de nombreux prix d’architecture (1992, 1994, 2000, 2004 et 2010), tentent de démontrer qu’il est possible, même dans des situations urbaines difficiles, de concevoir du logement de qualité.

Depuis 10 ans maintenant, le bureau étend ses connaissances en matière de logement à la question du logement social, de manière à créer une réelle requalification de l’image du logement social. Aujourd’hui, de nombreux projets de logements pour les pouvoirs publics ont été réalisés qui tous, résolvent le pari difficile du logement social : des logements de qualité, dans les limites budgétaires et de planning.