Tadzio (1975, Né à Saint-Denis, Réside à Paris)

Tadzio convoque les espaces de transit pour parcourir une ville recomposée à partir de fragments d’espaces traversés par des existences solitaires. L’architecture ou les éléments qui l’incarnent sont très précisément présents.
Pris individuellement, chaque tirage s’affirme comme un tableau abstrait rigoureusement cadré où la géométrie des lignes, le rapport des surfaces, la balance des tons et des lumières construisent l’espace de la prise de vue.
Mais envisagée comme ensemble, cette succession méthodique énonce la ville sous forme d’une trajectoire linéaire et infinie dont la dynamique est préfigurée par le format des photographies et le réglage de l’accrochage.
Seuls deux cadrages verticaux dérogent à la règle en initiant une profondeur attestant d’une issue, toujours possible.
Tadzio se représente la ville comme un « être ambivalent, protecteur et écrasant à la fois » dont le corps construit contient tout en « absorbant » les existences particulières dans une communauté uniforme et anonyme.
Ces dernières sont à peine reconnaissables, évoquées en silhouettes, ponctuelles, standardisées par la répétitivité de la posture et de la situation dans laquelle il les immortalise.
Un corps, des corps, des pas décidés, des formes floues, des taches colorées empruntent un parcours balisé, en curseurs de flux subjectivés par la succession des images.
Evocation métaphysique ?

M.M